PRESSE : « Le Ténia revient… toujours insaisissable » – Ouest France – 22 août 2005

Posté le 22 août 2005

Le Ténia revient… toujours insaisissable

Avec un nouveau disque plus « gentil »

Ingrid BLANQUER – Ouest-France Pays de Loire, lundi 22 août 2005

Le chanteur manceau Jean-Luc Le Ténia a sorti un nouvel album fin juillet, sur son site internet : L’amour et/ou la poésie . Le reste du temps, Jean-Luc Le Ténia, 30 ans, travaille à la médiathèque du Mans, rayon disques bien sûr. On peut y emprunter son nouveau CD.

Le Ténia ? Un pseudo étrange qui vient d’une de ses propres chansons, reprise par les Wampas . « Un côté sexuel-dégoutant-underground-parasite-solitaire que j’aime bien » , affirme-t-il. Il y a trois ans, un de ses CD a été produit par Ignatus. Désormais Jean-Luc préfère autoproduire ses albums : « ça coûte moins cher. J’enregistre chez moi sur minidisc, je vends sur mon site et je grave à la demande ». En vérité, il préfère qu’on le pirate. « J’encourage clandestinement mes amis à mettre mes CD en peer to peer (fichiers partagés sur internet) : ça m’arrange, je ne suis pas obligé de graver des disques… Et puis c’est comme ça que ça se passe aujourd’hui. »

Plus connu ailleurs qu’au Mans, Jean-Luc a même des fans en Belgique, en Suisse, aux USA… Depuis 15 ans, il fait de la musique : la preuve, sur son site, une liste d’albums impressionnante.

Et L’amour et/ou la poésie, son petit dernier, alors ? « Plus gentil. Piano et chant. J’avais envie de faire un truc plus simple et romantique. C’est assez triste. J’ai composé les chansons au début de l’été, entre juin et juillet. Je me suis laissé aller à mes émotions : je raconte des tranches de vie, j’invente aussi beaucoup. Avant, j’ai fait des chansons plus drôles, choquantes et certains ne retiennent que ça… Mais il y a pourtant plein de chansons d’amour ! ». Serait-il sincère ? « Bon, je n’ai pas toujours conscience du ridicule. Si j’en avais peur, j’aurais arrêté. »

Quant aux textes… ? « C’est du premier degré. Au deuxième, on ne peut pas tenir longtemps. Didier Super, c’est surtout un acteur : il ne va pas continuer. Mais moi, les chansons des années 60, ça m’a toujours fait craquer. Tous les garçons et les filles , ça écrase tous les albums de Noir Désir ! » Intéressant. « Les gens ne s’en rendent pas compte mais en fait, je privilégie la musique par rapport au texte. » Heureusement qu’il le précise. Avant, son truc, c’était la guitare et les sons préenregistrés de son synthétiseur. Cette fois, c’est les claviers. Des accords assez… simples. « J’ai été inspiré par les premières chansons de Michel Berger, celles des années soixante-dix, et A Day in the Life des Beatles. C’est dans cet esprit-là que j’ai écrit l’album. »

En ce moment, Le Ténia prend une pause : « J’ai épuisé le registre romantique, je suis en panne d’inspiration. Mais je n’aime pas rester inactif : ça me fait flipper. Alors je compile mes archives… » Et il y a du boulot !

Pour l’avenir, pas d’angoisse. « Avec le temps, je vais me faire connaître. Alors je n’envisage rien : j’attends… » Les invitations pour des concerts notamment, puisqu’il ne démarche plus. « Quand j’ai commencé, je laissais des K7 dans des bars mais j’ai arrêté : j’en ai eu marre de me prendre des râteaux, déjà que je m’en prends avec les filles… »

Des chansons très courtes, loufoques, surréalistes, décalées… Une musique minimaliste. « Veux-tu être la fiancée ? Ce n’est pas gagné … Nicole , je n’ai pas ma place, j’œuvre pour la juste cause du rock’n roll… » Mouais. Ce qui est sûr, c’est que Jean-Luc Le Ténia cultive l’ambiguïté. Poésie et chanson d’amour, au troisième degré alors ?