PRESSE : « Jean-Luc Le Ténia : six ans après sa mort, “le meilleur chanteur français du monde” a toujours son fan-club » – Télérama – 6 juin 2017
Posté le 07 juin 2017
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Jean-Luc Le Ténia : six ans après sa mort, “le meilleur chanteur français du monde” a toujours son fan-club, par Hugo Cassavetti
« 30 avril. Crevé, je suis allé boire trois bières au Lézard en début de soirée, puis suis rentré chez moi. » Ce fut la dernière entrée dans le journal de Jean-Luc Le Ténia, tenu pendant quatorze ans et publié récemment. Trois jours plus tard, le 3 mai 2011, à 34 ans, « le meilleur chanteur français du monde » se donnait la mort. Artisan minimaliste d’une poésie romantico-désespérée, l’employé de la médiathèque du Mans laissait derrière lui des centaines de chansons de sa prose brute, cris du cœur en forme de haïkus caustiques.
Entre tristesse et solitude, malgré une foule d’amis – dont les fans Didier Wampas ou Ignatus, qui l’aidaient à diffuser son œuvre enregistrée sur cassette audio, souvent illustrée de clips bricolos – Jean-Luc Le Ténia se gavait de disques et de films en DVD qui nourrissaient autant sa boulimie de (contre)culture qu’un tragique désarroi existentiel. On retrace son existence tout au long d’un journal qui s’interdit tout lyrisme, aussi changeant et répétitif que la vie quotidienne, dont les sobres enthousiasmes révèlent avant tout une morne peine.
Le Ténia admirait Daniel Johnston, génial chanteur marginal américain schizophrène, « sauvé » par le soutien actif de Kurt Cobain, David Bowie et bien d’autres qui diffusèrent sa musique à travers le monde. Le Manceau n’eut pas cette chance (ni peut-être une chanson aussi accomplie et universelle que True Love will find you in the end) mais son œuvre n’a pas été oubliée par ses proches et ceux qui l’appréciaient. Ils se réuniront pour lui rendre hommage ce 7 juin 2017 au Théâtre de Verre, à Paris.
Didier Wampas et Ignatus, bien sûr, seront de la partie, mais également Thomas de Pourquery, Joseph Racaille, Gontard ! et Trotsky Nautique (mais probablement ni Laurent Boyer ni Bertrand Cantat, sujets d’aimables sarcasmes de la part de l’inoffensif Ténia). Ils piocheront dans une œuvre pléthorique, souvent comique, afin de faire vivre par la musique et le sourire (et pourquoi pas le fou rire ?) la mémoire et surtout l’art de ce trop rare et regretté doux excentrique d’une chanson française libre et indépendante, à la fois drôle et émouvante.
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