février 2004
Posté le 29 février 2004
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Deux nouvelles chansons : « Une force mystérieuse » et : « Si tu le veux ».
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« Un artiste doit réussir son œuvre avant de réussir sa carrière. »
(Sacha Guitry)
Chloé Delaume m’a demandé le texte de : « HS », pour l’utiliser pour son prochain bouquin.
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« On peut devenir célèbre avec une guitare. »
(Publicité Volkswagen)
J’ai reçu le nouveau Globulot (art-fanzine de Strasbourg), dans lequel figure mon dessin de fille-phallus.
Nouvelle chanson : « Un nouvel été sans amour ».
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« Nothing on TV, none phoning me! »
(Girls on Top)
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« Un chef reste un chef même en tablier. »
(Sur la poche de mon tablier de cuisine)
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Pilaloum, palaloum, nouvelle chanson : « Un gros patapouf ».
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Fabrice Latouche m’a interviewé par mail pour son fanzine Unique.
J’ai reçu le nouveau Rock Hardi, avec l’interview croisée entre Didier Wampas et moi, ainsi que mon strip sur Chloé Delaume.
J’ai enregistré, à la demande de Michèle Soulier, la chanson contre Pascal Nègre que j’avais improvisée à La Flèche d’Or.
J’ai aussi enregistré une nouvelle chanson : « Nous étions ».
L’Ecole Centrale de Paris ne veut plus me faire jouer, car elle trouve que je demande trop cher pour ce que je fais. Je lui ai répondu que l’année prochaine ce serait le double.
J’ai acheté le dernier numéro de Jalouse.
22 2 4
Arrivée à Paris hier en début d’après-midi.
J’avais rendez-vous avec Ludovic d’Aligre fm, pour enregistrer son émission : « Par ici la sortie ». J’ai pu jouer quelques morceaux entre quelques questions.
Après nous avons bu deux bières dans un bar du quartier, avant de nous diriger vers La Flèche d’Or.
Le groupe qui devait jouer après moi, un obscur groupe rock-musette, était encore en train de balancer alors que les portes allaient ouvrir, à 18h00.
Les gens sont rentrés progressivement, je n’en connaissais que quelques uns.
Dan Charles Dahan, qui dormait chez sa copine ce soir-là, m’a filé les clefs de son appartement.
Fanny, visiblement coordinatrice ce soir là, voulait que je joue vers 20h00, mais Jérome « Ignatus » Rousseau, m’a fait remarqué que ce n’était pas très poli d’obliger ceux qui étaient venus me voir jouer à 18h30 à attendre autant.
Du coup j’ai coupé la poire en deux et j’ai commencé à 19h15.
Et ce fut un triomphe !!!
Ato du fan-club des Wampas a mis des photos et une mini-vidéo de ce concert sur le site des Wampas : http://wampas.com/exprim/page_comptoir.htm, rubrique: « comptoir du café », topic : « Le Ténia à La Flèche d’Or ».
Deux gars de l’agence Méphisto m’ont pris en photo, au cas où.
DJ Nic veut écrire un livre sur moi.
J’ai bu des coups avec Michèle Soulier, son compagnon coiffé à la cire Christophe, Antoine Dabrowski, Sarah de France Bleue Lille et un organisateur du festival québecquois : « Juste pour rire », dont j’ai oublié le prénom.
Après avoir discuté de : « Irréversible », Bret Easton Ellis, Hubert Selby Junior, Virginie Despentes, moi, Emilie Simon, le choix du restaurant où nous allions manger, nous sommes allés au Tambour.
Christophe et moi sommes montés dans la fantastique Panda de Michèle, qui s’est garée juste devant le restaurant, c’est à dire contre une barrière en tôle et dans un frottement d’acier.
Les autres nous ont rejoint en taxi.
Il y avait un monde fou dans le restaurant, nous avons du attendre debout, avec d’autres, et dans un passage incessant, que six places se libèrent.
J’en ai profité pour demander sa taille à Sarah, qui était plus grande que moi.
-1m73.
-Bah, pourtant je fais 1m77 !
Elle a soulevé son pantalon large pour me montrer ses docs anglaises sur-compensées.
-C’est Elton John qui te les a filées?
Enfin assis, j’ai commandé un hamburger-cheval.
La scie du repas était une parodie paillarde d’une chanson d’Emilie Simon : « Si tu ressuscites, un poil sur la bite » que j’ai encore dans la tête aujourd’hui.
Puis Michèle (qui avait un pv) et Christophe m’ont déposé devant l’immeuble de Dan.
Ce matin je suis passé chez Jérome, qui habite au bout de la rue de Dan. Il m’a donné son nouvel album finalisé. Il va faire la première partie de la tournée des Nits.
Puis je suis retourné au Mans, voilà voilà.
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Ivan regardait l’océan, et pensait déjà aux draps qui allaient l’accueillir à Paris. Cela faisait plusieurs mois qu’il correspondait avec cette jeune française, dont l’écriture seule avait réussi à le rendre amoureux.
Il s’était lié d’amitié avec le capitaine, qui passait ses nuits à écrire des poèmes.
Ivan, quelque part, avait le cul bordé de nouilles.
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Blanc-Cassé ne pleura pas, les larmes étaient inconnues des indiens. La tribu savait juste que Rouge-Pommette était morte par la faute d’un visage pâle. Une mort de trop.
Une flèche de trop aussi pour Riding Town.
Les Wabukhus furent massacrés sans faute. On ne compta que deux blessés parmi les blancs, et aucun survivant chez les peaux-rouges.
J’ai reçu : « La meilleure du monde », de et dédicacée par Pauline Martin.
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Madame,
Pourriez-vous s’il-vous-plait éviter de marcher toute la journée avec des talons, ça s’entend beaucoup en dessous.
Je sais que je fais moi-même du bruit, avec ma guitare notamment, mais ce n’est pas toute la journée !
Je n’ai rien contre les talons, je trouve cela même assez sexy, mais en appartement ce n’est pas indispensable !
Merci d’avance.
Bien à vous,
Jean-Luc L.
(le voisin du dessous, app.301)
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Le reportage photo d’ego comme x sur le festival d’Angoulême, avec des photos de mon concert et un extrait mp3 de mon album est en ligne sur leur site : http://www.ego-comme-x.com.
Hier soir je suis allé me faire ratiboiser la tête par et chez Anne Georgelin. Elle m’a pris en photo pendant que Kévin Le Thomas rigolait des effets de la tondeuse.
J’étais également invité pour manger des côtes d’agneaux bien tendres, et un dessert improvisé avec des bananes, de la canelle et du fromage blanc. Tout cela était bien bon.
Après on a picolé et on a dansé, aujourd’hui c’est très difficile. Il faut que je me méfie de la liqueur de café.
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Rouge-Pommette regarda ses bras, c’était les bras que Joe avait touchés. Elle toucha ses lèvres mais c’était les lèvres que Joe avait embrassées. Elle passa les mains dans ses cheveux, hélas, Joe les avait caressés.
Elle les jeta derrière son épaule et sauta pour la dernière fois.
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Stéphane debout et de dos, qui regarde par la fenêtre de son appartement, le sol dehors est mouillé.
Musique : REM : « Everybody hurts », et ce jusqu’à la fin du film.
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Florence qui revend le livre que lui a offert Stéphane, dans une bouquinerie d’occasion.
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Sylvain qui donne le disque de Stéphane à Ariel Wizman.
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Une rue de Paris en plein jour.
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La voiture de Stéphane dans un parking.
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Gus qui marche bourré dans une rue du Mans la nuit.
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Stéphane en concert.
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Aurélie qui pleure dans sa voiture à un feu rouge.
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Une autoroute de jour, vue d’assez haut.
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L’ordinateur éteint de Stéphane.
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Des petits pois dans une assiette.
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Panneau noir.
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Générique de fin.
13 2 4
flèche + Joe Smurf = mort de Joe Smurf
Paul Serpaggi m’a scanné la tête.
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Ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie , ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, mais non, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, mais non, ma chérie, ma chérie, ma chérie , ma chérie, ma chérie, mais non, mais non, mais non, mais non, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, mais non, ma chérie, mais non, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, mais non, mais non, ma chérie, ma chérie, mais non, ma chérie, ma chérie, ma chérie, ma chérie, mais non, je ne t’aime pas.
11 2 4
Ah, les deux boulangères remplaçantes…
10 2 4
Daniel Bell blip-burpait dans la chaîne, les conversations prenaient leur rythme de croisière.
-Je n’ai pas de fantasme. Je n’ai jamais imaginé le faire sur une grue, sous un porche, avec plusieurs partenaires ou même par téléphone. La seule fois où je suis sortie avec une fille coutumière de ces pratiques, je me suis retrouvé déculotté devant un dolmen…
-Quelle aventurier ! se moqua Marine.
-Oui, je me demandais vraiment ce que je faisais là.
Estelle changea de sujet en s’adressant au cinéaste :
-Alors, il est sympa, Jean-Luc Le Ténia ?
-Très. Une densité rare.
-Presque aussi charismatique qu’une boite de petit pois ! ricana Estelle.
-Encore un qui n’a pas su te « séduire » ?
-Oh !
-Ah ! Ah !
Marine avait l’air particulièrement touchée par l’attaque d’Estelle. Elle posa son verre.
-Jean-Luc est plus intéressant que tous les hommes qui ont franchi les portes de votre vagin. Une seule de ses chansons vaut mieux que toutes celles de votre lecteur MP3, ma pauvre. Il n’ose pas aborder les filles qui lui plaisent vraiment par peur de l’échec. Avec vous, il n’avait pas grand chose à perdre.
-Moi non plus je n’ai rien perdu !
-Oh si, Estelle, vous avez perdu quelque chose. Le seul moment qui aurait donné un sens à votre existence de greluche.
Jean avala enfin son dernier morceau de poulet. Claire était partie chercher le fromage. Marc faisait de l’œil à Estelle. Caroline gazouillait plus bas. Fallait-il supposer la présence d’une main sous sa robe ?
-J’ai fait la première partie de Jean-Luc Le Ténia, une fois. C’est impressionnant de voir comment il parvient à dépasser sa timidité sur scène. Il est retourné au Mans tout de suite après son concert. Et avec une fille, comme quoi… pas si perdant que ça !
-Comment était-elle ? s’enquit Marine.
-Une brune, cheveux longs et torsadés, très jolie, une brûlure sur le cou.
-Mélanie ! Quand était-ce ?
-En octobre, il y a deux ans. Vous la connaissez ?
-Oui, c’est ma sœur. Je ne savais pas qu’ils se fréquentaient déjà à l’époque.
-Mélanie, précisa Marc, est le grand amour de Jean-Luc. Il en est fou !
Jean repensait au couple montant dans le taxi. Il n’avait rien vu de plus étrange.
-Quel vin avec le Pont-L’Evêque, mon chéri ?
-Essaie le Meursault, minette.
Le vin et la musique, ce Marc connaissait tout. Sauf peut-être les femmes.
-Mais qui les connaît vraiment ? N’est-ce pas Roland ?
Roland se lança alors dans un laïus tonitruant sur les femmes et ce qu’il faut en faire, comment les brider, les contenter et les inséminer dans les règles… C’est ce moment que choisit Marine pour aller fumer une cigarette au balcon, où l’attendait Jean.
-Une petite pause avant le fromage…
-Mon Dieu, Roland dissémine son public !
– « Des fois je me demande si tout cela existe… », fredonna Marine en levant son bras vers le jardin.
-Je constate que vous connaissez vos classiques !
– «…des fois je me demande même si tu es de la police…. »
-Je vous arrête tout de suite !
– « …embrasse moi vite belle écrevisse…. »
Elle fixait Jean dans les yeux, souriante, ne laissant aucun doute sur ses intentions.
– «…des fois que… tu t’évanouisses. »
-Et voilà, l’air de rien, nous sommes passés au tutoiement !
Les feuilles bruissaient sous le clair de lune, le fromage était servi.
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1
Plan : Le Mans vu d’avion, à toute vitesse.
Musique : « Love is blue », Claudine Longet.
2
Le titre apparaît sur l’image: LE POIDS DES PETITS POIS
3
Cassure net de la musique, enchaînement sur le bruit du roulement d’un
caddie.
Plan : Les roues du caddie sur l’asphalte.
3.1
Plan large sur Stéphane Riboulou (Jean-Luc Le Ténia), ébloui par le soleil
de face.
4
Il rentre dans le Leclerc
5
Il arrive au coin hi-fi.
Musique du Leclerc : « Le bon choix », Leslie.
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Il prend trois paquets de cassettes audio de 60 mn.
7
Il continue ses courses.
7.1
Gros plan de son profil droit. Il a une expression a la fois énervée et
décidée.
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Panneau noir : Jean-Luc Le Ténia
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Stéphane lit sur son clic-clac
10
Panneau noir : Isild Le Besco
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Stéphane regarde par la fenêtre de son appartement
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Panneau noir : Emmanuel Salinger
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Plan sur les chaussures de Stéphane dans le couloir de son appartement,
entre le miroir et le radiateur où sèche sa serviette de bain.
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Panneau noir : Un film de Antoine Perche
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Panneau noir
16
Gros plan sur la bouche de Stéphane qui parle
Texte : Dans mon placard j’ai une boite de petits pois, au milieu des
paquets de pâtes. Mais je l’ouvre jamais, j’aime pas trop ça.
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Gros plan sur la bouche muette de Florence Blini (Isild Le Besco)
18
Panneau noir, le texte de Stéphane continue : Pourtant je finis par les
manger, six mois plus tard. Alors je me rachète une boite de…
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Panneau noir sur lequel est écrit : PETIT POIS
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Florence rend ses livres à la médiathèque.
Plan : Elle de dos devant le poste de retour des livres, deux ou trois
autres lecteurs font la queue derrière elle. Stéphane est assis et
réceptionne ses livres.
21
Gros plan sur le livre qui est dans la main de Stéphane : « Formage » de
Nathalie Quintane.
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Plan sur Florence de face qui attend que Stéphane ait passé ses livres au
retour.
23
Plan large : Stéphane enregistre les livres des personnes suivantes.
Son : Le roulement du caddie assez fort.
24
Plan sur le placard ouvert dans la cuisine de Stéphane, qui contient ses
couverts, un sachet de gros sel, une bouteille d’huile, une bouteille de
vinaigre, des paquets de différentes sortes de pâtes, et la boite de petit
pois.
Voix off de Stéphane : Je ne voyais même plus la boite de petit pois.
25
Gros plan sur la boite de petits pois
Son : Florence qui dit merci à Stéphane, à la médiathèque.
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Plan : Stéphane de dos, assis, en train de mettre des cassettes dans sa
chaîne. Il lance l’enregistrement. On entend le début de la cassette, des
accords de guitare de Jean-Luc Le Ténia.
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Des spaghettis cuites sont jetées sur des mariés sortant d’une église.
Voix off de Stéphane : « On devrait jeter des pâtes cuites sur les mariés ».
28
Florence est en train de manger des spaghettis dans un dîner.
Son : brouhaha.
29
Plan d’ensemble du dîner. Une huitaine de personnes discutent pendant que
Florence mange ses pâtes la tête rivée dans son assiette.
30
Stéphane conduit sa voiture en ville le soir.
Musique dans la voiture : « Now » de Daniel Johnston
31
Stéphane est dans le café Le Lézard, bien rempli.
Musique : Deuxième partie de : « Now ».
32
Florence relève la tête de son assiette et dit : « J’me casse », devant les
gens perplexes.
33
Elle se lève et va prendre son manteau.
Musique : « Syrup of tears », Daniel Jonhston.
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Elle marche vers le centre ville.
Musique : toujours « Syrup of tears ».
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Elle semble chercher où aller, elle finit par rentrer dans Le Lézard.
Musique : toujours « Syrup of tears »
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Elle demande un whisky au barman Crap.
Fondu de la musique sur le fond sonore du Lézard (brouhaha + « Shakin’ all
over » par Iggy Pop).
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Une fois servie elle se retourne et balaie du regard le café.
38
Stéphane sort des toilettes et vient recommander une bière au comptoir, �
côté de Florence.
39
Stéphane dit bonjour en souriant à Florence, qui lui rend son bonjour aussi
en souriant.
40
Stéphane : T’es pas passée à la médiathèque cette semaine ?
Florence : Ca m’étonnerait j’ai pas de carte.
Stéphane : Tu t’appelles comment ?
Florence : Florence Blini… Bon, en fait je suis passé à la médiathèque hier.
Mais je suis pas inscrite, j’ai rendu les livres d’une amie.
41
Plan sur le placard ouvert de tout à l’heure
Son : On entend Florence et Stéphane qui se disent des choses et qui
rigolent dans la pièce d’à côté. Musique de la chaîne : « De diva », Beetie
Serveert
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Florence nue sur le canapé de Stéphane, sur les genoux.
Sous-titre : Isild Le Besco
Musique : toujours Beetie Serveert.
43
Stéphane nu qui se rapproche d’elle.
Musique : toujours Beetie serveert.
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Ils s’embrassent.
Voix off de Stéphane : Pourtant je finis par les manger.
Musique : toujours Beetie Seervert.
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La mariée de toute à l’heure face à la caméra, l’air furieuse
Elle dit : Il va quand même pas la comparer à une boite de petit pois
Musique : toujours Beetie Serveert.
43
Stéphane conduit sa voiture, avec Florence à ses côtés, il fait beau, ils
sont sur la route de Coco-Plage
Musique : toujours Beetie Seervert.
44
Ils boivent un soda à la paille à une table au bord du lac.
Musique : toujours Beetie Seervert.
Voix off de Florence : J’aimais tes chansons et j’aimais ta voix. J’aimais
tes hésitations dans la vie, j’aimais ta force sur scène.
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Plan de Stéphane à son bureau en train de confectionner ses cassettes.
46
Plan de Stéphane qui rentre dans le Leclerc.
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Il poste de moyennes enveloppes en papier kraft, à la boite aux lettres
devant la presse.
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Sylvain Routine (Emmanuel Salinger), décachette une de ces enveloppes,
debout devant sa propre boite aux lettres.
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Joe Smurf se roulait une cigarette au comptoir, pendant que Bob lui servait son whisky perso. Ivan jouait comme d’habitude, c’est à dire avec chaleur et génie. Les joueurs de poker ne sortiraient pas les feux ce soir là, l’ambiance resterait paisible. Une fois le verre remplit il le porta à ses lèvres en se retournant. Ivan avait toujours voulu partir en France. Là il pourrait jouer dans les meilleurs cafés de Paris, traîner dans les rues…
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-Je prépare un western. Une vision fantasmée des cow-boys et des indiens, prétexte à une histoire passionnelle.
La qualité de la nourriture valait bien un eczéma. Jean ne manqua pas de manifester sa gratitude à la cuisinière, qui rougit, triste tableau.
Marine passa le plat.
-Les fantasmes d’Antoine lui ont toujours réussi, il n’y a qu’à voir ce qu’il a réussi à faire avec des petits pois !
-C’est vrai, ajouta Marc, si vous avez besoin de fantasmes, appelez Antoine !
-Moi je n’ai pas de fantasme.
-Je ne vous crois pas, Jean. D’où vous viendraient toutes ces idées pour vos chansons ?
-De mes frustrations. D’ailleurs je n’ai plus d’inspiration en ce moment.
La rouquine, qui répondait au prénom de Diana, sauta sur l’occasion :
-T’as une copine alors ? C’est ça !
-Non.
-Personne ne voudrait de toi de toute façon, t’es trop con.
Jean espéra qu’elle tiendrait cette pique pour vengeance suffisante, et lui lâcherait la grappe pour le reste du repas. Aussi ne lui répondit-il pas.
Caroline gazouillait toujours aux côtés du brun ténébreux qui, dans ses ténébreuses pensées, devait déjà expérimenter la position du poulpe.
Le dernier morceau de blanc de poulet faisait l’aller et retour dans l’assiette de Jean, poussé par sa fourchette d’argent qui avait du en connaître, des palais. Il abandonna momentanément son bout de barbaque pour entreprendre d’écrabouiller un par un les petits pois survivants.
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UN DINER EN OR
Qu’on ait invité Jean Smeurf n’était pas en soi une grande surprise. Il pouvait encore faire bonne impression, et le jeu du hasard faisait qu’on pensait encore un peu à lui.
A l’heure, c’est à dire à deux ou trois minutes près, Jean découvrit à la fois les gens avec qui il allait converser, le lieu de ce qui s’annonçait comme une excitante soirée, et les plaques d’eczéma affichées pour la circonstance par la maîtresse de maison.
Les fugues de Bach tapissaient le brouhaha. Marc avait toujours su donner à la moindre parcelle de son existence la densité dramatique d’un enterrement, ou d’un songe apaisant suivant les sensibilités.
Caroline Pline, plus ravissante que jamais dans sa robe rose délavée, soutenait affirmativement du regard son voisin de canapé, un brun ténébreux inconnu au bataillon, qui avait bien du mal à comprendre qu’elle n’avait jamais rien compris de sa vie, la pauvre.
Estelle Richard, abonnée aux cacahouètes ainsi qu’aux livres France-Loisir, semblait bien décidée à combler un vide, lasse du célibat forcé et symptomatique de ces femmes trentenaires qui ont toujours su qu’elles valaient mieux que ça, à tord. La barre était haute fixée, mais la bite dans le cul de fin de soirée assurée.
Roland pêchait par une voix trop forte et mal placée, retenant pourtant trois convives souriants, bientôt rejoints par Jean Smeurf, soucieux de savoir si cette captation d’attention était due au bagout de Roland, ou à la veine des cocus.
En fait Roland parlait de sado-masochisme. Il croyait sans doute passer ainsi pour une sorte de Michel Foucault light, et affirmer au passage une virilité qui lui était pourtant déjà acquise, dans le sens pas noble du terme.
De toute façon, Jean était déjà dangereusement aimanté par le placidité remarquable de la femme qui tenait un verre de whisky à sa gauche.
-Il est bon ce whisky ?
-Moins bon que ma chatte !
Cette réplique dans l’imagination de Jean, bien sur.
Elle s’appelait Marine, et ne savait pas trop quoi faire de ses études en Sciences Politiques.
-C’est Claire qui vous a invitée ?
-Non : Marc. Vous êtes ce fameux Jean qui terrorisez toutes les femmes ?
(Penser à rayer Marc du carnet d’adresse.)
-Je vois que ma réputation m’a précédé. Vous savez, s’il y a bien quelqu’un de terrorisé dans cette pièce, c’est moi.
-Soit vous manquez sérieusement de confiance en vous, Jean, sois vous êtes d’un exécrable cynisme.
Jean ravala sa salive le temps de trouver une réponse.
-Et si vous, à l’instant, ne venez pas de faire preuve d’un réel cynisme, je me verrai dans l’obligation de réviser l’a priori positif que votre prestance m’inspire.
Marine sourit en coin, soulignant ainsi le point que Jean venait de marquer.
Mais l’intervention intempestive de Roland vint court-circuiter la conversation prometteuse de nos deux tourtereaux :
-Alors Jean, tu racontes quoi de beau depuis l’anniversaire de Jean-Mi. ?
L’autre voisine de Jean, une rousse décatie, se tourna radieuse vers lui :
-Tu connais Jean-Mi. ? Trop fort !
-Heu, oui… il n’est pas là ce soir ?
-Tu n’es pas au courant ? Il est à l’hôpital ! Il s’est cassé la jambe !
-Il fallait bien ça pour qu’il arrête de nous casser les couilles !
Dégagée la rouquine. D’habitude Jean attendait le deuxième tiers de la soirée pour commencer à être désagréable. L’assurance toute nouvelle que Marine serait de son côté, et le net désir qu’il avait de l’impressionner, allait peut-être lui ruiner toutes ses chances.
Cependant Marine lui présenta le quatrième membre de ce groupe providentiel.
Antoine Perche, son mari, avait l’air tout à fait capable de mener un bon ménage avec elle, et lui inspirait une certaine sympathie, de part ce film qu’il affirmait avoir réalisé : « Le poids des petits pois » (un des meilleurs de ces trois dernières années).
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« Comment les gens vivent-ils ? Moi je ne vis pas comme ça. En fait, les gens ne vivent pas comme ça mais ne se l’avouent pas. Les gens n’arrêtent pas de mentir sur leur vie sexuelle. Le fond du fond, c’est que lorsqu’ils parlent de sentiments, ils font comme si c’était très évanescent ; et que lorsqu’ils parlent de leur vie sexuelle, ils font comme si c’était très cru. En fait, quand on les fait un peu cracher, on s’aperçoit qu’ils ont des sentiments très crus et une vie sexuelle très évanescente. J’ai lu une fois un sondage où le nombre de personnes mariées qui se sont rencontrées dans le métro était très élevé : là c’est cru. »
(Arnaud Desplechin)
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Cette nuit j’ai rêvé que je tuais quelqu’un.
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« Si t’es pas jolie, tâche au moins d’être polie. »
(proverbe ?)
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Une fille pour laquelle je pourrais me battre un petit peu.
Du Nutella sur mon pain de mie Harry grillé.
Un café sucré en écoutant Eminem.
1:17 du matin.
Imaginons.
Une carte postale de Daniel Clowes représentant les deux filles de : « Ghost World ».
Une photo de Jean-Luc Coudray et moi lors du roman-photo à Lacanau-Lac.
Une photo de Mathieu Champs en bizarre ton pastel, une erreur artisitique de l’appareil photo jetable.
Une petite image en noir et blanc tirée de : « Lila Lili ».
Une petite photo de Jérome-David Salinger.
Une photocopie d’une photo des Wampas, où Didier tient la main de son fils Diégo.
Une carte postale trouvée à la médiathèque, reproduisant : « Les deux sœurs », de Théodore Chassériau (1819-1856).
Deux photos de moi encadrées, de mon premier concert, au Caveau.
Une grande photo d’Anna Thomson.
Une grande photo de Summer Phoenix, tirée de : « Esther Khan ».
Une photo en noir et blanc de Daniel Johnston, qui me regarde dans les yeux.
Une photo du requin des : « Dents de la mer ».
Une fille qui me donnerait envie d’insister, de donner le meilleur de moi-même pour la conquérir.
Une fille que je saurais avec certitude pouvoir conquérir.
Continuons.
Des chansons.
Des mots.
Des livres.
Des images.
Des films.
Des histoires.
Des rêves.
Des morts.
Des souvenirs.
Des présences.
Des forces.
Des idées.
Une fille qui pourrait se dessiner au travers de tout ça, apparaître en relief.
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J’ai envoyé, à sa demande, un scénario autobiographique à Arnaud Hillmarcher.
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