1997

Posté le 12 mars 1997

 

1997

Janvier:

Je dois commencer mon service d’objecteur de conscience à la médiathèque du Mans le 15.

Après une semaine d’observation, on m’affecte à la section jeunesse.

Tony Papin et moi, avec notre mini-maison d’édition Radis Noir, publions: « comme un i », de Jean-Luc Coudray.

Février:

Véronique Dubois accepte d’emménager avec moi, après longue hésitation. Elle me dit que si elle décidait de rester chez ses parents et que j’emménageais seul, on risquait de se séparer.

Mars:

Nous avons enfin trouvé un appartement, rue du Jardin des Plantes. Il s’agit d’un deux-pièces cuisine au deuxième et dernier étage d’une mancelle. Le logement n’est pas tout neuf, le parquet grince, mais il est pas mal.

Nos deux pères et le voisin de Véronique nous aide à emménager.

Véronique suit une formation d’infirmière la semaine, et va garder la comtesse du Lude (qui a la maladie d’Alzheimer) le week-end. C’est donc le week-end que j’enregistre des chansons.

Je sors une nouvelle cassette, sous le nom de Jean-Luc Lecourt. Il s’agit d’une sélection de morceaux parus sur les cassettes sorties entre février et novembre 1996. Sur la pochette je mets cette citation d’Anne Franck: « J’espère pouvoir tout te confier comme je n’ai encore pu le faire à personne, j’espère aussi que tu seras pour moi un grand soutien ». Je baptise l’album sobrement: « sélection 2 ».

Avril:

David Glaser, qui se souvenait que je faisais des chansons au lycée, m’appelle pour me demander de participer le 12 à un tremplin rock au Caveau, qui se situe rue du docteur Leroy. En fait il s’agit de remplacer au pied levé un groupe qui s’est désisté. J’accepte, même si j’ai peur de ne pas pouvoir faire un concert de plus d’un quart d’heure, puisque je connais mal mes chansons.

Je demande à Tony Papin de venir jouer avec moi, mais il ne peut pas ce soir-là.

Je suis le dernier à passer le soir du tremplin. Je joue sous le nom de 21h21. Le public est éméché par l’alcool. Moi je n’ai bu qu’une bière. Le concert est une révélation pour moi et pour le public. Tout le monde chante avec moi (notamment sur ma chanson: « Jean-Luc Le Ténia »), j’improvise, j’échange avec le public, je me sens super à l’aise. Finalement je joue pendant presque une heure et demi. C’est un triomphe!

Des gars d’une radio ont enregistré le concert sur cassette, et m’en donneront une copie.

Je suis sélectionné pour la finale.

David Glaser, qui est chroniqueur local pour le journal Ouest-France, me fait un super article pour rendre compte de mon concert. Il le titrera: « Maitre en ironie du désespoir ».

Mai:

Je publie un fanzine photocopié à une vingtaine d’exemplaires. Il s’appelle: « La Mégalogique ». Format A4; 52 pages. J’y ai mis plein de dessins, textes et bandes-dessinées qui trainaient. Je le vends 20 francs.

Je sors une nouvelle cassette, intitulée: « mon crime ». Elle contient 36 chansons.

Le 17 mai, 21h21 est invité à participer à une émission de Radio Alpa, la radio locale du Mans. L’émission s’appelle: « entracte » et est animée par David Glaser. Mathieu m’accompagne à la clarinette.

Juin:

Le 3 juin, pour mon anniversaire, Véronique m’offre un pantalon quadrillé qui ne me plait pas. Elle le rapporte au magasin pour se faire rembourser, et m’offre à la place un livre de photographies érotiques que j’avais repéré à l’Athanor.

Tony peut venir m’accompagner à la guitare électrique pour la finale du tremplin qui a lieu le 12 juin.

Le concert est différent du premier. Malgré tout l’ambiance est sympa, et nous passons un bon moment. Mais 21h21 ne gagne pas le tremplin. Le gagnant est un groupe nommé: « les acariens ».

Malgré cela, on nous proposera de faire d’autres concerts. La machine est lancée

On nous demande de jouer pour la fête de la musique dans deux endroits différents.

D’abord l’après-midi à la médiathèque. Ce coup-ci c’est Mathieu Champs qui m’accompagne. Nous jouons dans l’auditorium. Mathieu joue de l’orgue et moi de la guitare.

Le soir c’est à Loué. Ce coup-ci c’est Tony et Jean-Marie Lavie (un collègue de la médiathèque), qui m’accompagnent, à la guitare électrique. Le concert est assez destroy mais sympa. On termine par une version longue du: « dernier vampire », avec un solo de guitare saturée par Jean-Marie.

Jean-Marie me prête un quatre-piste dans l’optique de me le vendre. Je m’amuse à passer les bandes à l’envers et à enregistrer plusieurs plages de voix et de guitare.

Juillet:

Véronique et moi décidons de partir une semaine dans le bassin d’Arcachon. Nous emmenons nos vélos dans le train. Mais arrivé à destination, nous sommes accueillis par une trombe d’eau. Alors nous faisons demi-tour jusqu’à Bordeaux. Nous sommes hébergées chez la grand-mère de Diana Launay qui y passe ses vacances. Dans cette maison il y a un portrait de Jacques Chirac affiché au mur. Nous profitons de notre présence à Bordeaux pour aller voir Jean-Luc Coudray. Avec son frère Philippe il nous montre des films qu’ils ont réalisés en super-8, et des diapositives en relief. Le lendemain, le temps est meilleur alors Véronique et moi prenons le bus pour Lacanau-Océan, où nous finirons les vacances. On atterri dans un camping, à côté de vieux qui ont un perroquet qui chante le début de: « la marseillaise » en boucle. Jean-Luc Coudray et son amie Martine vienne nous rendre visite, et nous allons pique-niquer sur une table du parking sous-bois de la plage du Lion. Vers la fin du séjour, je suis malade et vomi dans une bassine sous la tente. Puis nous retournons au Mans.

Je sors une nouvelle cassette, ce coup-ci sous le nom de 21h21. La cassette dure 90 minutes, et contient 53 chansons.

Avec Véronique, vers la fin du mois, nous nous retrouvons tous les deux face à face, assis dans la cuisine, sans parler. Le silence nous fait comprendre que c’est fini. Je lui dis que nous allons encore réfléchir séparément pendant qu’elle sera à Saint-Jean-de-Mont, en tant qu’accompagnatrice pour une colonie d’handicapés.

Aout:

Véronique est parti à sa colonie. J’enregistre des chansons, mais aussi des blagues téléphoniques que je fais. Dans un numéro de Hot Vidéo, je relève les numéros des messageries roses. Je dépense un fric fou à enregistrer mes conversations. Il y a même une hôtesse à qui je joue: « d’accord », accompagné de ma guitare.

J’écoute dans le noir l’album: « Toutafonlive » des Wampas, pour me croire au concert.

J’écris à Véronique, je lui dis que c’est vraiment fini.

Quand elle revient, elle habite encore avec moi le temps qu’elle trouve un appartement. Comme elle tarde à le trouver, ou plutôt qu’elle ne le cherche pas vraiment, je lui dis qu’il vaut mieux qu’elle retourne chez ses parents.

Je pense que je vais rapidement retrouver une copine.

Septembre:

En rentrant chez moi, un midi, je trouve Véronique assise à la table de la cuisine. Je lui demande alors de me rendre les clefs.

Je sors une nouvelle cassette, sous le nom de Jean-Luc Lecourt: « corrompu ». Il y a 25 chansons (dont certaines dans plusieurs versions). J’y intègre aussi quelques unes de mes blagues téléphoniques de cet été, où j’appelais des gens au hasard sans rien leur dire, juste en jouant de la guitare pour voir leur réaction. Je dédis cette cassette: « à toutes celles qui m’ont regardé, ont eu envie de me connaître, ont passé leur chemin et m’ont oublié ».

le samedi 13 septembre, mon grand-frère Emmanuel se marie avec Ingrid. Le mariage à lieu dans un village de la Sarthe. Je fais un peu la gueule car je viens de me séparer d’avec Véronique. Du coup j’échange mon smoking avec mon petit frère Etienne pour en avoir un noir. Le soir au repas je chante: « d’accord » à capella pour participer à l’animation. Ma tante fait son sempiternel, mais appréciable, sketch d’Abraham suivi de ses chameaux.

Octobre:

J’achète un nouveau réfrigérateur pour remplacer celui que Véronique à récupéré.

Le radiateur de la chambre fuit, et j’ai beaucoup de mal à le faire changer par l’agence. Je décide d’aller voir un avocat pour m’aider.

Le 11 octobre, 21h21 est à nouveau invité à Radio Alpa. Ce coup-ci, c’est pour l’émission: « autour du son », animé par Johnny Payelle, Cyril Servain et Aurélien Moreau. (Ils font également un fanzine du même nom, auquel je participerai un petit peu). Tony, Jean-Marie et Mathieu m’accompagnent. Nous jouons trois morceaux, dont une reprise du boléro de Ravel.

J’ai revendu mon cd de Transvision Vamp (pour le racheter d’occasion plusieurs années après).

Je participe au fanzine graphique Globulot.

Je fais redresser le manche de ma guitare électrique à Music France. Je leur dis qu’un jour ma guitare résonnera dans toute la ville.

Le 30 octobre, je me rends à Rennes chez Tony, pour aller voir mon premier concert des Wampas, à l’Ubu. Je prends avec moi une cassette avec des morceaux extraits de mon premier concert, dont: « Bougetou » et: « Jean-Luc Le Ténia. Dessus j’écris mon nom et mon adresse. Je compte la donner à Didier Wampas.

En arrivant à la salle de concert, je vois le bus-tour des Wampas, gris métallisé. Je me dis que j’aimerai bien voyager dedans.

C’est Halloween alors il y a un squelette pendu au-dessus de l’entrée.

Le concert est génial. Je suis complètement dedans, une fille me colle même de son bras nu contre mon bras nu! A un moment Didier fait un slam et je pose ma main sur sa tête comme pour le bénir (il déclenche en moi des élans mystiques).

Après le concert, je veux absolument le rencontrer. Alors j’attends dehors qu’il sorte, mais il ne sort pas. Alors je passe par derrière. Un vigile me demande ce que je fais là, je lui répond que je veux voir Didier Wampas. Il me dit d’attendre. Alors j’attends, mais il fait froid et je suis en t-shirt car je ne voulais pas être encombré par un manteau pendant le concert. La porte de l’arrière-salle est entrouverte. Tout d’un coup, Didier apparaît à l’intérieur, un verre de soda à la main. Il discute avec quelqu’un. Puis son interlocuteur s’en va, et là je prends mon courage à deux mains, je rentre. Là je suis tout fou, je lui dis à quel point j’adore ce qu’il fait et je lui pose plein de question, sur la cicatrice qu’il a au visage (en fait un accident de voiture qu’il a eu étant petit), s’il pensait que le vrai amour était éternel etc… Je suis intimidé alors je regarde souvent le sol en lui parlant, alors lui, parce qu’il est aussi intimidé ou parce qu’il veut se mettre sur la même longueur d’onde que moi, regarde aussi parfois le sol. Finalement je lui donne ma cassette, en lui disant qu’il peut m’écrire, car je veux tout savoir sur lui et les Wampas (ils n’ont pas encore de site internet où on peut avoir ces informations). Le boitier de ma cassette est fêlé à cause de mes mouvement pendant le concert. Puis je retourne chez Tony en courant et en hurlant de joie.

Novembre:

Le 8, je suis invité aux trente ans de Jean-Marie. J’amène un cadeau et des gâteaux d’apéritifs. Il y a parmis les invités une fille dont je suis amoureux. Mais je suis timide et n’ose pas lui parler. Alors je bois beaucoup et vite sans me méfier des conséquences. Ce qui devait arriver arriva, et je finis malade dans les chiottes, en déféquant d’un côté et vomissant par terre de l’autre. Comme la porte est restée entrouverte, toutes les filles se relaient pour voir l’affreux spectacle en se moquant de moi.

Je rends son quatre-piste à Jean-Marie car il s’est bloqué.

J’écris un article pour le fanzine Autour du son pour raconter mon concert des Wampas.

Je sors une nouvelle cassette sous le nom de Jean-Luc Lecourt: « résolu ». Elle contient 46 chansons.

Décembre:

Je sors une nouvelle cassette sous le nom de « 21h21 ». Elle s’intitule: « death metal promo », et contient des morceaux joués à plusieurs en concert, dont un concert privé chez moi endiablé.

Je reçoit un coup de fil. L’homme dit être Didier Wampas. Au début je crois que c’est Tony qui me fait une blague, mais non, c’est bien Didier Wampas. Il me dit qu’il a beaucoup aimé mes chansons, et qu’il a repris Jean-Luc Le Ténia en fil rouge durant tout un concert au Zénith en première partie de Louise Attaque. Je n’en crois pas mes oreilles. Alors là Didier en rajoute une couche en me disant qu’ils ont aussi enregistré la chanson en studio, avec des anciens de la Mano Negra dans les Choeurs. Il me dit aussi qu’il compte le mettre dans le prochain album. J’exulte. Il va m’envoyer la copie de la chanson sur cassette en attendant. Quand je raccroche, je suis abasourdi. Il faut que j’aille fêter ça. Alors je sors pour aller boire des bières à l’Ulysse et le raconter à tout le monde au bar. J’y vais en courant et en chantant: « petite fille » des Wampas à tue-tête.

Je rachète: « l’attrape-coeur ».

Je revends: « l’art hard », le livre de photos érotiques que Véronique m’avait offert.

 


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