WEB : Un café avec… Jean-Luc Le Ténia

Posté le 19 décembre 2003

Interview publiée sur le site www.uncafe.com


Jean-Luc Le Ténia n’a pas qu’un nom d’artiste exceptionnel, le genre de pseudonymes qui rendent jaloux des générations d’autres qui n’y avaient pas pensé avant, apanage des novateurs face aux rétrogrades. Jean-Luc est, en plus, souvent drôle. Son album est une montée vers le plaisir, le rire, le doute parfois, le songe toujours. Il incarne à lui seul la génération des « Just do it », ces français qui choisissent de vivre le rêve américain la guitare à la main, le regard loin vers l’horizon, trop d’amour et trop de vie dans le cœur. Vous ne connaissez pas Le Ténia ? Qu’importe, lui vous connaît. Il vous chante parfois, demoiselles trop sages ou pas assez. A la gratte sèche, il électrise son public et cherche le clash, se déclarant contre le cannabis, dégradant l’image de Bertrand Cantat bien avant le reste du pays.

Jean-Luc vit au Mans, où il travaille également. Il relate beaucoup des actions qui composent sa vie quotidienne dans un journal accessible sur internet. Il compose énormément, fait des concerts, boit des coups, comme vous finalement, sauf qu’il compose énormément et qu’il fait des concerts. C’est en tous cas un artiste à découvrir d’urgence. Son CD pourrait bien enfin donner du relief aux capacités de votre matériel hi-fi. Il a accepté de partager un café avec Suntorii.


Suntorii : Bonjour, Jean-Luc. Ca fait plaisir de partager un café avec vous. Vous aimez le café, avez-vous des préférences dans ce domaine ?
Jean-Luc Le Ténia : Les cafés des distributeurs ne sont pas terribles, à la limite il vaut mieux prendre le chocolat chaud… Mais je suis fatigué, ma voisine du dessus trotte toute la nuit… Un grand café au lait sucré, s’il te plait !

1- Jean-Luc, vous êtes l’auteur-compositeur-interprète d’un album surprenant qui s’intitule « Le meilleur chanteur français du monde ». Croyez-vous vraiment à votre place de n°1 ? Qui pourrait un jour dérober votre titre ?
Je suis vraiment le meilleur chanteur français du monde. A ce jour je ne vois personne capable de me supplanter. Peut-être qu’il y a quelque part un Anti-Ténia, un Vermifuge qui se prépare !

2- Vous chantez depuis plusieurs années, vous accompagnant seul à la guitare sèche, et diffusez vos cassettes audio régulièrement, contre quelques euros. Vous êtes extrêmement prolixe : il n’est pas rare que dans une même journée, je crois, vous composiez deux ou trois titres. Comment faites-vous pour tenir une telle cadence ? Combien de titres avez-vous au total dans votre répertoire ?
J’ai à ce jour 950 titres. Je peux ne rien enregistrer pendant trois semaines et tout d’un coup en faire deux. Je n’ai pas à tenir une cadence puisque je ne m’en impose pas. Seulement quand je suis chaud pour en faire une, j’en profite pour en faire d’autres. Mes chansons sont simples et je les écris rapidement.

3- Le peuple français a pu vous voir récemment chanter l’une de vos plus belles chansons, « Laurent Boyer », sur le plateau de « 20h10 pétantes », sur Canal +. Concrètement, quelles sont les retombées de ce passage télé ? Avez-vous modifié votre comportement vis-à-vis des autres ?
J’ai eu très peu de retour sur mon passage à Canal +. Je pensais que mes voisins allaient me reconnaître (notamment la voisine du dessus, et qu’elle arrête de marcher avec des talons), que des filles allaient se pourlécher les babines devant moi mais rien… Je suis déçu… Mais je suis content de ce passage, je m’en suis plutôt bien tiré.

4- Dans cette émission, l’invité principal était l’ex-animateur de « Vidéo Gag », Bernard Montiel. Désarçonné dans son assurance par votre prestation, celui-ci a affirmé, pour rire sans doute, que la chanson « Laurent Boyer » avait été composée par Lara Fabian. Qu’avez-vous pensé de cette réaction ? Avez-vous tenté de vous battre avec Bernard Montiel après le show ?
Je n’ai découvert la blague vaseuse de Bernard Montiel que chez moi, lors du passage à la télé.
Ses blagues étaient vaseuses, et Ariel Wizman m’a défendu : je ne crains rien !
Ceci dit, quelque part ça m’a fait plaisir, puisque pour moi Lara Fabian est une pile sexuelle : j’ai même fait une chanson sur elle : « Le bon chocolat ».

5- Jean-Luc, j’ai eu le plaisir de vous voir sur scène. Vous êtes une vraie bête. Ce soir-là, l’année dernière, vous avez déchiré une chemise pour vous retrouver torse nu, puis vous êtes rincé le torse à l’eau minérale, en continuant de chanter. C’était impressionnant, vraiment. C’est quoi, c’est la tentation rock’n’roll ? Ou il fait trop chaud sur scène ?
C’était pour faire mouiller les filles.

6- L’une des chansons de votre album s’intitule « Bertrand Cantat » et parle de ce chanteur. Depuis l’affaire de cet été, avez-vous mis cette chanson au placard ou allez-vous continuer à l’exploiter malgré tout ?
Je n’ai pas encore eu l’occasion de la chanter en concert. La chanson prend un autre sens, et j’ai hâte de sentir la réaction du public. Je savais que Cantat n’était pas fin, mais à ce point là !

7- Ici, nous pensons qu’une bonne chanson est identifiable d’après l’intensité des relations intimes exécutables durant l’écoute. Vos chansons sont très courtes, vous savez.
T’as qu’à prendre la dernière du CD, tu sais, celle ou je crie : « JEAN-LUC ! » de plus en plus fort pendant quatre minutes.

8- Un de vos grands thèmes, ce sont les filles, l’amour ou les larmes qu’elles peuvent vous apporter. Parlez-nous un peu des filles, Jean-Luc.
J’ai toujours eu du mal avec les filles. Ca va un peu mieux maintenant, mais c’est pas encore Pompéi.
Un vendeur de la Fnac a plus de succès que moi… peut-être justement parce que je ne sais pas (me) vendre…
Dans mes chansons j’essaie de montrer aux filles ce que je ressens et attend d’elles. Comme ça pas d’embrouilles ! (Mais il y en a quand même… )
En tout cas, quand j’ai la chance d’en tenir une dans mes bras, je suis content, et ça se voit.

9- Dans le civil, vous travaillez à la médiathèque de la ville du Mans, contribuant ainsi à son rayonnement, en faisant l’une des médiathèques les plus connues de France. Est-ce que des fans s’y rendent uniquement pour vous voir ?
Ca peut arriver, and I like it ! Surtout les jeunes filles timides.

10- Vous avez une nouvelle cassette, qui s’appelle « Une copine digne de ce nom ». Comment pourriez-vous nous la décrire ? Quelle évolution dans votre travail au fil du temps ?
Il s’agit des chansons que j’enregistre sur mon mini-disc. Quand j’en ai assez de bonnes, je les regroupe sur une cassette. Je sors environ trois cassettes d’une heure par an, avec à chaque fois entre trente et quarante chansons. Il y a parfois des duos et des invités, comme les Wangs sur ma dernière cassette.
Quand j’en aurai l’opportunité, je ferai une sélection dans ces cassettes et sortirai le deuxième CD « officiel ».
J’ai besoin de sortir ces cassettes, que je considère comme de véritables albums. Ca me permet de voir où j’en suis et de continuer à me faire connaître.

Jean-Luc, merci.
C’est moi !


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