épouvantails effroyables

Posté le 28 novembre 2010

 

EPOUVANTAILS EFFROYABLES

(auteur-compositeur: Jean-Luc Lecourt, alias Jean-Luc Le Ténia)

accords: la fa do la# sol#

Ne fais pas attention à eux, ce sont juste des pauvres gens, qui ont un tout petit pouvoir et qui en profite un maximum, jusqu’à ce que leur chef leur dise à nouveau de la fermer et de regagner leurs petits terriers, leurs petites niches auxquelles ils sont attachés par leurs colliers argentés, qu’ils passent leur temps à admirer ou à mordiller, les chiens garants de ta non-liberté, vont-ils te protéger ou te mordre? Ne fais pas attention à eux, tout juste balance leur un petit nonosse pour qu’ils te laissent tranquille le temps que tu t’éloignes d’eux et de leur haleine fétide, le temps qu’à ton tour tu aies du pouvoir pour les faire exécuter, ou leur faire exécuter tes ordres, ces résidus orgueilleux et sans dignité, qu’absolument personne n’a jamais pu respecter. Si par un excès momentané d’humanité tu te mets en tête de les libérer, parce qu’ils te font pitié ou parce que tu crois que leurs ailes ils n’ont jamais eu l’opportunité de déployer, alors ne sois pas surpris si ils se mettent à grogner, réclamant, salivant qu’ils soient de nouveau attachés, leurs chaines sont les garants de leur identités et leurs niches leurs propriétés, tu ne pourras jamais les changer, tiens-les en joue, et fusille-les, une balle dans la tête, un à un les molosses rétamés, ne leur donne pas de viande pendant une semaine ils seront aussi maigres que leurs prisonniers, et continueront pourtant à considérer qu’ils valent meiux qu’eux, si tu veux qu’un prisonnier ne se sente plus prisonnier, donne-lui à surveiller d’autres prisonniers, pauvre maton, qui préfère trahir son humanité pour quelques morceaux de pain sec et entamés, évidemment à votre place qu’aurions-nous fait? Et le couteau sous la gorge n’aurions-nous pas accepté? N’avons-nous pas nous aussi des enfants à nourrir, un vieux père à soigner, une femme à habiller, tout en la louant à nos petits chefs lubriques, porcins, minables? Et bien pas forcément, peut-être que non, tout le monde ne tend pas forcément les fesses, tout le monde ne se met pas forcément à genoux, tout le monde ne joint pas les mains en pleurnichant: « épargnez-moi, je ferai tout ce que vous voudrez! » Certains peuvent, et de loin, préférer la chaleur de leur propre sang qui coule de leur tempe à leur gorge, à la froideur d’une vie sans âme, épouvantail effroyable, robot en uniforme.


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